Hugo Brune

Anne,

Avant tout merci.

Comment aborder un début d’année plus serein, dense et mouvementé qu’en m’ayant ouvert la porte du Grand Sault. Ce fut une grande étape pour moi.

J’ai pris une semaine et plus pour faire décanter et te raconter un peu l’avancement. Il y a le retour à Paris, l’agitation, les nécessités et devoirs, et l’amour et la vie qui reprends. Ainsi, que les vagues de ces quelques jours, grossies de tous ce travail, qui par séries furent et sont encore joyeuses ou pesantes.

J’ai vécu un séjour tout à fait singulier. Un lieu inconnu pour aborder un sujet qui est lui, trop bien connu. Mais c’est bien connu, les racines visibles sont si profondes qu’en les suivant, bien tranquillement jusque sous le sol, comme Il nous est soufflé de le faire au creux de l’oreille, nous rencontrons inévitablement l’inconnu. Et l’on se perd à vouloir définir, l’un et le tout, dans un mouvement de quelques mots. Comment décanter ce magma et ouvrir la voie simplement. Il faut le clarifier. Chacun sa méthode, son style, sa voix. Seul objectif : s’en saisir comme on le peut et l’inscrire. L’oeuvre au noir, mais nous en parlions. J’en suis encore à cette étape. Je relis par ci et là, et il y a encore du travail. Ce n’est pas une découverte, mais ce travail évolue en permanence en affutant sa plume. Et son esprit, sa langue, et ce qu’il convient de partager.

Mais comme j’ai pu avancer en étant là. Tout de même, après deux ans sans y toucher, cela m’a permis de reprendre le sujet, de mieux me saisir de l’ensemble, d’aller plus loin, et surtout de me mettre à la finir cette histoire.

L’espace que tu mets à disposition m’a permis une plongée intime et libre. J’ai aimé au-delà du confort matérielle, ô combien plaisant et réconfortant, celui qui fut plus spirituelle, avec la grande bibliothèque, et la forêt environnante, le calme et cet arbre du pendu tout particulièrement car on a bien discuté lui et moi, cette montagne, et ce grand frais lumineux de l’hiver par là bas. J’ai aimé tout cela, chaque jour passé, chaque nuit aussi.

J’ai aimé la place que tu m’as laissé. Toujours présente de loin, un petit mot en passant, et ton écoute et tes conseils ont contribué, à me sentir pleinement engagé dans cette résidence. Un espace fantastique de liberté. Ainsi que la magique présence du vélo qui me concernant, m’a permis de ne jamais me sentir pris au piège de l’isolement. Et de pouvoir filer où, quand, et comme je le voulais, si je le souhaitais.

Pour ma part, ce fut idéal. Je crois simplement qu’en restant à l’écoute des besoins des résidents et en leurs permettant de prendre l’espace dont ils ont besoins pour créer, comme tu l’a fait pour moi, je crois que voilà le meilleur conseil que je donnerai pour la suite. De rester proche de la singularité de chacun.  

J’ai aimé nos repas, nos sorties, nos discussions et les rencontres que tout cela à permis.

Donc à nouveau.

Merci.

Vraiment.

C’est un espace magnifique que legrandSault. Je te souhaite d’emmener ce lieu au vivant que tu souhaites, mais je n’en doute pas car tu le construis avec ce que tu es, et comme tu aimes.

J’espère, comme nous en discutions, pouvoir y revenir pour une nouvelle étape de travail si nous trouvons un moment dans l’année pour le rendre possible.

Bien à toi,

Un immense plaisir de t’avoir rencontré,

Amicalement

 

Hugo